Refuge, on vous donne les clés
« Si je ne suis pas un montagnard aguerri, est-ce que je peux aller en refuge ? En plus, je ne sais pas comment ça marche… ». Pas de problème ! Voici toutes les « clés » de la vie en refuge.
La vie en refuge, une grande colloc’ !
Le refuge est un lieu mythique pour tous les montagnards. Perché là-haut, c’est à la fois un symbole, un abri, un espace de rencontres, une porte ouverte vers la haute montagne, des souvenirs, des émotions…
Sa vocation ? Permettre une halte, offrir un abri, été comme hiver, aux randonneurs comme aux alpinistes. C’est là que vous pourrez reprendre des forces tout en profitant d’un cadre magnifique en pleine nature et hors du temps.
Refuges, mode d’emploi
Quand on ne sait pas, on ne peut pas deviner…
Pour vous aider à préparer votre nuit en refuge, nous vous relayons les conseils avisés du Parc national des Écrins. Dans un petit livret humoristique, « Refuge, on vous donne les clés », les acteurs de terrain vous aident à mieux comprendre le refuge, son fonctionnement, la vie du gardien et, du coup, les comportements à adopter.
Demain on monte en refuge
Une fois votre destination choisie sur la page Refuge de montagne, il faut réserver auprès du gardien. Par mail, téléphone ou même avec paiement en ligne pour certain ! La réservation est essentielle pour l’organisation d’un refuge et des repas, tout comme la préparation de votre sac de montagne.
Et oui, car pour rejoindre un refuge, il faut randonner ! Alors, n’hésitez pas à suivre tous nos conseils pour préparer votre randonnée sur la page Sortie en montagne préparée = sécurité. Vous trouverez aussi tout ce qu’il faut emporter pour une nuit en refuge.
Une rencontre à chaque pas
Le sac prêt et toute votre tribu équipée, la montée en refuge peut commencer. Et c’est un festival de rencontres qui vous attend ! Papillons, chamois, flore multicolore, randonneurs, chocard, garde du parc, sommets ou lièvre variable et, enfin, le gardien du refuge… Tout un monde à aborder avec bienveillance et qui vous tricotera une « douce écharpe de souvenirs… ».
Après l’effort le réconfort
Après une belle marche qui vous a fatigué les jambes et émerveillé les yeux, vous le voyez qui se dessine au bout du sentier… Le refuge est là. Seul îlot d’humanité au cœur d’une nature brute, il inspire tout de suite un sentiment de réconfort. Vous allez tout de suite à la rencontre du gardien pour prévenir de votre arrivée. En premier lieu, il veille à ce que toutes ses brebis d’un soir arrivent bien à sa bergerie. Votre sécurité est sa 1ère priorité. Il vous expliquera le fonctionnement des lieux avant de vous laisser vous imprégnez des environs.
Respirez, observez, profitez !
Une fois installé dans votre abri d’un soir, vous êtes totalement déconnecté du quotidien… Et la fascination des paysages qui vous entourent n’a pas fini d’opérer sur vous jusqu’au coucher du soleil. C’est le moment d’aventures naturelles pour les enfants, de préparer l’activité du lendemain pour papa et d’un peu de détente pour maman. Le refuge est un camp de base que chacun s’approprie selon ses envies.
LA VIE EN COLLECTIVITÉ
Alors comment ça marche ? On commence par poser son sac et ses grosses chaussures crottées. Vous pourrez choisir les sabots de votre couleur préférée et dans une corbeille, vous mettrez les affaires nécessaires à la nuitée : rechange, affaires de toilettes, drap de sac, lampe frontale, bouchons d’oreilles et doudous des petits. En bref, une place pour chaque chose et chaque chose à sa place, le gardien étant le grand ordonnateur des lieux !
L’eau ne coule pas toujours de source
Chaque refuge a sa propre gestion de l’eau selon ses contraintes. Toilettes classiques ou toilettes sèches, on vous donnera le mode d’emploi à bien respecter, en altitude l’assainissement c’est toute une histoire ! Pour la douche, quand elle est possible, sa température dépendra des capacités énergétiques du jour. Dans tous les cas, on économise l’eau au maximum et parfois, seule une toilette de chat sera possible.
MIEUX VAUT LA METTRE EN VEILLEUSE
L’électricité est produite de façon autonome, souvent solaire, elle dépend forcément des aléas climatiques. La priorité est donc aux frigos et à tout équipement de première nécessité. Téléphone portable et autres devront peut-être attendre…
UNE SOIRÉE CONVIVIALE
Ah… vos souvenirs de colonies de vacances vont tendrement refaire surface dès l’appel du repas. On mange tôt en refuge puisqu’on se couche tôt. Certains alpinistes peuvent partir très tôt, dès 2h… Mais de toute façon on ne regarde plus sa montre une fois là-haut. Laissez-vous bercer par le rythme de vie imprégné par le gardien, suivez la petite ritournelle qui mène les colocataires d’un soir du repas au coucher en passant par la veillée.
LE VÉNÉRABLE COUP DE MAIN
Ces moments de vie en groupe se partagent de bout en bout, donc on donne la main tant que possible. Comme à la maison, le service du repas, le débarrassage et la vaisselle se font dans un joyeux moment d’échanges. Le matin, on replie sa couverture et on laisse tout bien rangé pour faciliter le ménage que le gardien fera une fois tout le monde levé. Et demandez-lui s’il a besoin de redescendre quelque chose, on sait jamais !
Votre ange gardien
Vous avez compris, le gardien est le maître des lieux, mais pas seulement du refuge, des alentours de celui-ci également. Le soir, il donne la météo du lendemain, il renseigne sur les itinéraires ou les conditions du terrain, qui évolue tout le temps et il sait ainsi « qui est où », comme ça, en cas de problème, il pourra orienter les secours.
Il est donc un relais de terrain pour les secours, mais aussi pour d’autres professionnels de la montagne : informateur pour les météorologues de la vallée ou observateur pour les gardes du Parc national.
Refuge, on vous donne les clés
Tous ces bons conseils sont extraits du livre « Refuge, on vous donne les clés » édité par le Parc national des Écrins.
Illustrations : Joël Valentin